
Pour mes vacances, j’avais une envie simple : découvrir une nouvelle ville, un nouveau pays, vivre quelque chose d’excitant… mais Dame Nature, elle, avait décidé que j’allais plutôt vivre une aventure climatique.
Et comme si ça ne suffisait pas, j’avais rien planifié. RIEN. Ce qui, pour moi, est à peu près aussi normal que de partir en camping sans tente. Bref, j’avais des idées, une bucket list bien fournie, mais pas de plan précis.
Parmi les options qui me tentaient : Berlin.
Donc, en bon touriste météo-dépendant, je vais direct checker la température. Et là, c’est le drame : froid, pluie, grisaille. L’ambiance parfaite… si j’étais un parapluie.
Je me tourne vers un plan soleil + optimisation des points Aéroplan : le Maroc. Plus précisément Casablanca. Peu de points pour le vol, j’ai même assez de points Marriott pour cinq nuits gratis, gratis. Je me dis : c’est le jackpot.
Je fais mes petites recherches, je jase avec mes amis marocains, et là ils me sortent tous : “Va pas là, tu vas t’ennuyer ben raide ”
Ah ben. Casablanca, c’est out. Ça va mal, mes affaires.
Alors je me suis replié sur une valeur sûre : Istanbul. Il fait beau, c’est pas cher avec mes points, et je connais déjà le coin. Pas besoin de réfléchir encore plus : Istanbul, me revoilà.
Mes amis me laissent à l’aéroport, je monte à bord du vol XQ775 opéré par SunExpress (à ne pas confondre avec “fun express”), avec une petite escale à Ankara de deux heures. Ensuite, transfert sur Turkish Airlines pour le sprint final vers Istanbul.

Une fois là-bas, je prends le bus jusqu’à Taksim, direction mon Airbnb, réservé pour une semaine. Il est à deux coins de rue de celui que j’avais pris en septembre. J’écris au proprio pour les clefs, c’est son frère qui débarque pour me faire visiter. Il est sympa, mais ce n’est pas lui que je juge : c’est l’appart.
Verdict ? Bien situé, bonne taille… mais un petit détail m’a fait hausser les sourcils : le bol de toilette est littéralement dans la douche. Pas proche de la douche. Dedans. J’imagine que c’est pour optimiser l’espace… ou pour ceux qui aiment le multitâches ?
Bref, c’est original.
Première soirée : je me tape un McDo parce que… pourquoi pas, puis je file au lit.
Le lendemain, réveil matinal comme toujours. Direction l’épicerie pour acheter des céréales et du lait. Faut bien déjeuner comme un roi… ou du moins, comme un voyageur organisé.
Après l’épicerie, quoi de mieux qu’un bon café ? Direction Espressolab, parce que les céréales c’est bien, mais la caféine c’est la vraie base de toute journée productive (ou pas). Aujourd’hui, changement de rôle : je deviens guide touristique improvisé.
J’ai rencontré Mark, un gars du Pakistan qui fait ses études à Istanbul. Il vit ici, mais niveau visites, disons qu’il connaît surtout son campus et le kebab du coin. Moi, avec mes plusieurs séjours à Istanbul, je commence à me la jouer local – du genre à savoir où se trouvent les vraies toilettes publiques propres (indice : presque nulle part).
On est donc partis de la place Taksim, en mode rando urbaine. On a traversé Istiklal caddesi de long, de large, et probablement en diagonale. J’ai failli me faire renverser trois fois par le tramway rouge (le charme du vieux Istanbul : photogénique mais mortel).

Direction la tour Galata, photo obligatoire – Mark en touriste, moi en pseudo influenceur (j’ai pris ma photo en me disant que j’allais peut-être la poster… un jour). On a continué vers Karaköy, avec un arrêt stratégique chez Espressolab version portuaire. Divulgâcheur : toujours pas de tasse dans la couleur que je cherche. C’est devenu une sorte de chasse aux trésor, genre mini-scénario dans un jeu vidéo.
On a flâné dans les rues de Karaköy, qui sont littéralement un Pinterest vivant : des jolies cafés, des restos qui sentent bon la feta grillée, et des chats qui te jugent de leurs terrasses. Pause lunch dans un petit resto. Mark était content, donc +1 pour le guide que je suis.
Lui, il avait entendu parler d’un festival au Galaport : le Türkiye Kültür Yolu Festivali. C’est un des plus gros festivals culturels du pays, qui fait le tour de la Türkiye pendant 8 mois. Istanbul l’accueille chaque année fin septembre. On est donc allés jeter un œil. Résultat ? Une expo extérieure magnifique, le genre où tu prends 50 photos dont 3 seront potables.

Puis on a rejoint la scène musicale, déjà bondée. L’ambiance était là. L’artiste de la soirée ? Norm Ender, un rappeur turc apparemment très connu. Moi, le rap turc, c’est pas exactement ce que j’écoute en me brossant les dents, mais honnêtement, c’était pas mal. Le public, lui, était en feu.
Après un bon moment à tripper (ou faire semblant de comprendre les paroles), retour vers Taksim : tramway + funiculaire, combo gagnant. Mark est rentré chez lui et moi… direction StayClub pour danser un peu sur de la musique turc-pop trop rapides. Il faut ce qu’il faut.
Et comme toute bonne soirée se termine par un truc un peu douteux mais irrésistible : arrêt obligatoire chez Öztürkler Büfe pour un bon vieux wetburger. Oui, c’est un burger mouillé. Oui, c’est bizarre. Mais c’est aussi un des meilleurs plaisirs coupables de la ville.
Dimanche, comme d’habitude, je commence la journée avec mon rituel sacré : caféine. Direction Espressolab, mais cette fois je pousse jusqu’à celui de Şişhane. Et là, hallelujah : ils ont enfin les fameuses tasses de la couleur que je cherche depuis deux jours comme si c’était une relique sacrée. Bonus émotion : c’est dans ce café que j’ai rencontré Ahmed pour la première fois, un certain 23 octobre 2021. Petit clin d’œil sentimental, j’en prends une pour lui aussi. C’est mignon, hein ? J’ai un cœur, des fois.
Boosté par le café et l’esprit nostalgique, je décide de marcher jusqu’à Eminönü pour prendre le traversier vers le côté asiatique. Oui, Istanbul est une ville où tu peux changer de continent juste avec un bateau. Pas mal, non ?

Je vais rarement en Asie – pas parce que je snobe, mais parce que c’est juste plus loin de mon lit. Et pourtant, c’est vraiment joli. Je me balade de Kadıköy jusqu’à Üsküdar. Une bonne ride. J’ai probablement brûlé toutes les calories de la veille… sauf celles du wetburger, ça, c’est éternel.
Je reprends le traversier jusqu’à Kabataş, puis funiculaire jusqu’à Taksim. J’ai sauté le dîner (par accident ou par paresse, je ne sais plus), mais le souper ? Hors de question de passer à côté.
J’avais envie d’une pizza. Grosse envie. J’écris à Mark, qui est partant. On se retrouve chez Papa Johns à Taksim (oui, j’ai choisi le spot, j’assume).
Ah oui, avec Mark, nous voulions prendre une bière, mais petit détail logistique : Mark est musulman et ne boit pas d’alcool, donc il veut une bière sans alcool.
Facile, non ? Non.
Trouver une bière sans alcool à Istanbul, c’est comme chercher un poney rose dans un souk. Je demande à mon ami Musa, qui possède un bar – le gars, il connaît le réseau. Il me donne des adresses, genre Carrefour, quelques petites épiceries… On tente le coup, on fait le tour. Rien. Hiç, Nada. Que des regards bizarres, genre : “Tu veux une bière SANS alcool ? Mais… pourquoi ?”
Bref, mission échouée.

On termine la soirée à flâner sur Istiklal Caddesi, en mode lèche-vitrine, digestion et observations sociales. Puis chacun repart vers son chez-soi, moi vers mon Airbnb avec sa douche-toilette futuriste.
Lundi et mardi ? Ultra relax. Mode vacances tranquilles activé.
J’ai erré dans Taksim, pris ma dose réglementaire de café chez Espressolab (qui commence sérieusement à mériter une carte de fidélité spéciale pour moi), fait un peu de magasinage histoire de “juste regarder”… et fini mes soirées au StayClub, où j’ai encore dansé comme si j’avais 22 ans et aucune courbature le lendemain.
Mais mercredi, ah… mercredi, j’ai switché de vibe. Faut bien profiter de mes congés tant qu’ils durent, non ? Aujourd’hui, mission : le vieux Istanbul.
Je pars à pied – parce que tant qu’à vivre l’aventure, autant user mes semelles. Itinéraire classique mais efficace : Istiklal Caddesi, check. Tour Galata, re-check (et oui, encore des selfies – je commence à avoir un album “Galata & Moi” sur mon téléphone).
Ensuite direction Eminönü, ses ruelles bordées de petits commerces, de bazars à ciel ouvert, de vendeurs de tout et de rien. Tu veux des chaussettes, un mixeur ou un pyjama léopard ? Tu l’as.
Puis je file vers un de mes spots préférés : le parc Gülhane. Calme, verdure, pas de klaxon… c’est presque irréel pour Istanbul. C’est le genre de lieu où tu peux respirer et oublier cinq minutes que tu vis dans une mégapole en mode turbo.

Pause dégustation dans le parc : une boisson fruitée arc-en-ciel (ananas, grenade, orange, kiwi, banane, pomme ET miel – oui, tout ça), accompagnée de chips goût viande grillée : “Mangalda Et Tadında”.
Verdict : pas mal pantoute. Ça goûte le barbecue… sans le barbecue.
Après cette petite collation, je traverse le parc jusqu’à la corne d’or. Je prends quelques photos : les ruines, la tour Galata vue de loin (elle me hante), la statue d’Atatürk – il me surveille, toujours un peu sévère.
Je longe ensuite l’océan par le Kennedy Caddesi. L’air salin, les chats qui chillent au soleil, et même des itinérants qui se baignent. C’est la scène urbaine dans toute sa vérité : un mélange de poésie et de réalité brute.
Je termine ma marche dans Kumkapı, quartier “wholesale” par excellence. Si t’as déjà voulu lancer ta marque de vêtements “fait en Turquie” à Montréal, c’est ici que tu trouves ton stock. T-shirts, jeans, des molletons à capuche… c’est l’eldorado. J’ai eu un petit moment de “et si…”, mais ma valise m’a rappelé ses limites. Prochain trip, peut-être.
Je prends le métro à Yenikapı pour retourner à Taksim. Mes pieds me remercient en silence.
Le soir, souper avec Mark encore et ce sera des Mantı chez 1932 Cihangir Doyum Mantı.

Les mantı, ce sont des raviolis turcs : petits, costauds, servis avec du yogourt et une sauce au beurre et au paprika. Moi, je suis fan. Mark, lui, trouvait ça trop doux. Il demande une pâte pimentée… puis une deuxième. Il voulait du feu, il a eu du tiède. Mais il a quand même aimé. On l’a converti doucement.
Et là… fatigué, rassasié, content. Retour à mon Airbnb-douche-toilette. Demain est un autre jour.
Déjà jeudi. Sérieusement, le temps en vacances file plus vite qu’un chat dans une ruelle d’Istanbul. Comme d’habitude : déjeuner, puis devinez où je vais ? Espressolab. Bien sûr. Je commence à croire qu’ils devraient me remettre une plaque “client de la semaine”. Un café plus tard, et je décide que je vais profiter à fond de mes dernières journées ici – pas question de niaiser.
Je marche en direction de Kabataş pour prendre le traversier vers Üsküdar, côté asiatique, que je commence à apprécier comme un bon vin : plus j’y vais, plus je l’aime. Mais sur le chemin, mon œil est attiré par… une Ferrari.
Oui, une Ferrari de police. Pas une Hot Wheels ou un truc en plastique pour un film, non non : une vraie. Peinte aux couleurs de “Trafik Polisi”. Apparemment, Istanbul a décidé que si on gère les bouchons, autant le faire avec du style.
Petite leçon d’histoire : ces voitures de luxe (Ferrari, Bentley, Porsche…) appartenaient à un trafiquant de drogue, Hakan Ayık. La police les a confisquées et plutôt que de les vendre, le gouvernement s’est dit : “Pourquoi pas s’en servir pour la circulation ?” Voilà. Gangster repenti malgré lui en fournisseur de véhicules de fonction.
Après quelques heures à flâner du côté d’Üsküdar, retour en traversier vers Kabataş. Petite escale pharmacie en chemin, parce que je sens un petit mal de gorge pointer son nez. Divulgâcheur : ça sent le sirop et les pastilles à l’eucalyptus pour la suite du voyage.
Retour au Airbnb… avec mission lessive. Oui, même en vacances, le linge sale ne se lave pas tout seul (malheureusement). Je retourne à la buanderie Laundry Taksim, fidèle à mes habitudes. Pendant que mes vêtements tournaient dans la machine, moi je tournais dans l’intrigue interminable de Kördügüm (aussi connu comme Intersection sur Netflix).
Je t’aime bien, série turque, mais deux heures par épisode, c’est de l’abus. À ce rythme-là, je vais finir la série à la retraite.
Avec du temps libre, je texte Mark : “Thé + dessert ?”
Il répond : “Toujours partant.” Ce gars est fiable. Direction Clémentine Patisserie sur Istiklal Caddesi, aka l’endroit le plus instagrammable de tout le quartier. C’est cute, fleuri, ambiance européenne. Le genre de café où tu prends une photo de ton cappuccino – ou de ton thé – sous tous les angles avant de le boire.

Ambiance un peu romantique… sauf pour le couple juste derrière nous.
Lui : “Laisse-moi voir ton téléphone.”
Elle : “Non.”
Lui : “Allez, t’as quelque chose à cacher ?”
Elle : “Non, mais c’est non.”
Et ça a duré. Pendant toute notre visite. On n’a jamais su si elle le trompait, mais à un moment donné, on avait presque envie de se lever et dire : “Bon, montre-le ton téléphone, qu’on passe à autre chose.”
En tout cas, le gâteau était excellent.
Mark rentre chez lui, moi je retourne à l’appartement pour me changer pour ma dernière soirée au StayClub. Un dernier tour sur la piste de danse avant de faire mes valises.
Demain, cap sur Amsterdam pour ma dernière semaine de télétravail. Mais ce soir ? Je danse comme si je devais rattraper toutes les soirées que j’aurai pas le temps de faire là-bas.
Note de l’auteur :
L’histoire est 100 % vraie (oui, même la toilette dans la douche). J’ai juste demandé à ChatGPT de m’aider à rendre ça lisible, punché, et un peu plus sexy que mon brouillon plein de fautes. Bref, j’ai vécu, il a tapé.